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"On n'y arrivera pas sans l'autre moitié de l'humanité" | Tcommetherese, musicienne, styliste, modèle et militante

[IMPOSE YOUR VISION] Elle est musicienne, styliste, modèle et militante : Tcommethérèse est une artiste multi-facettes avec un regard sur le monde absolument singulier. Elle partage ici son histoire et ses convictions sur un des combats les plus importants et urgents à mener : la sécurité des femmes. 

Tu te présentes ?

Je m’appelle Thérèse Sayarath, j’ai 35 ans, bientôt 36. Aujourd’hui je suis musicienne, styliste, modèle et militante d’après ce qu’en dit la société. Je me considère comme une sorte d’arc-en-ciel, cette espèce de rencontre entre la pluie et le beau temps, avec une limite floue entre chaque couleur, entre chaque nuance.

Le regard d’une femme sur le monde, sur la société … tu penses que ça a quel impact, que ça change quoi par rapport à un regard / une vision masculine prédominante ?

Je crois que le regard d’une femme sur le monde et sur la société, ça complète une vision masculine prédominante. Je n’ai jamais vraiment été partisane d’opposer les femmes aux hommes et les hommes aux femmes. Je crois qu’il y a une vision dite « patriarcale » qui peut dominer dans notre système, mais qu’elle n’est pas partagée par tous les hommes et qui est partagée potentiellement par certaines femmes, mais pas toutes non plus. Du coup, il est difficile d’opposer une vision masculine et une vision féminine des choses. C’est important de prendre les points de vue de toutes et tous, et de voir ce qu’on a envie de créer comme pacte social.

Et sur ton activité aujourd’hui, est-ce un domaine particulièrement masculin ? Qu’est-ce que ton regard de femme apporte de différent à ton domaine ?

Moi j’ai plusieurs domaines d’activité. Dans la mode il y a quand même beaucoup de femmes, la plupart des stylistes sont des femmes, même si je connais quelques hommes. Je vais donc plutôt me pencher sur la question de la musique où il y a certes beaucoup de chanteuses mais qui est un domaine plutôt masculin. On se rend compte qu’il y a peu de leadeuses de projets indépendants, mais il y en a de plus en plus.

J’ai envie de dire que ce que j’apporte de différent dans ces différentes industries ce n’est pas tellement mon regard de femme, mais c’est mon regard en tant que Thérèse, avec tout le bagage et toute l’histoire personnelle que je porte en moi. D’être par exemple une femme racisée de plus de 30 ans : qu’est-ce que ça veut dire dans la musique, dans la mode, en tant que modèle ; qu’est-ce que ça veut dire en tant que militante sur certains sujets sociétaux.

Je pense que c’est vraiment cette position de carrefour social, du fait d’avoir grandi en banlieue, d’être fille d’immigrés, d’avoir eu la chance d’aller à l’école et de faire une prépa HEC, d’aller en école de commerce, de bosser dans une grande maison de luxe, puis œuvrer auprès des migrants, travailler dans les cosmétiques, puis dans la musique, puis dans la mode, un peu dans l’architecture, etc. qui m’a permis de développer le regard que j’ai sur le monde. J’aurais du mal aujourd’hui à le « cantonner » à mon statut de femme. Ce qui apporte des choses différentes à ma musique et à la mode c’est toute mon histoire en tant qu’individu.

Ton regard sur… la cause des femmes : ce qui doit bouger, ce qui doit encore avancer ?

Question intéressante. J’ai envie de dire que ça dépend d’où on se place. La condition des femmes dans le monde est extrêmement hétérogène, du coup c’est difficile de répondre à cette question sans isoler géographiquement ma réponse.

Du coup je parlerais d’aujourd’hui, de ce qu’il se passe en Occident et notamment en France. Je pense que mon combat prioritaire à date est celui de la sécurité. Je n’aime pas avoir un discours sécuritaire, mais personnellement ce qui me pose le plus de problèmes aujourd’hui en tant que femme dans ma vie quotidienne c’est le fait d’avoir peur le soir en rentrant chez moi. Et puis même la journée de plus en plus.

Le fait de ne pas me sentir safe dans l’espace publique, d’avoir le sentiment que si jamais il se passe quelque chose personne ne bougera le petit doigt… c’est extrêmement difficile. De devoir élaborer constamment toutes ces stratégies pour savoir comment faire pour éviter de se faire agresser. De devoir se poser la question de savoir comment on doit s’habiller au bureau ou en sortant de chez soi, ou en concert, de savoir si on le droit de boire ou pas, de s’amuser au même titre que tout le monde, ou pas. De savoir si on peut fréquenter tel endroit. Est-ce qu’on peut prendre un taxi en toute sécurité ? Pourquoi on ne peut pas prendre les transports… ?

Il y a énormément de questions, de charge mentale liées au fait d’être une femme dans l’espace publique que je trouve difficile.

Pour tout le reste des questions évidemment qui sont des combats à mener, je pense qu’il faut continuer à lutter pour nos droits, pour une meilleure équité sur plein de domaines. Mais mon combat prioritaire est celui de la sécurité dans l’espace publique.

Ce qui doit bouger dans tout ça c’est le fait de comprendre profondément qu’on n’y arrivera pas sans l’autre moitié de l’humanité. Ouvrir le dialogue avec les hommes, impliquer les hommes dans le féminisme, réfléchir à changer de nom peut être, pour pouvoir mieux inclure les gens. Je ne sais pas, je pose ces questions… c’est un peu mon job de poser des questions.

Je me suis toujours battue en disant que je suis une féministe qui ne détestait pas les hommes et qui aimait les hommes. Souvent on m’a demandé pourquoi j’avais besoin de le préciser. Je trouve qu’un nombre d’actions aujourd’hui nous montrent qu’il y a une telle détestation par certains groupe médiatisés des hommes, que c’est pour ça que j’ai besoin de le préciser.

Autant que je n’aurais jamais envie d’avoir honte d’être une femme, je n’ai pas envie que les hommes aient honte d’être des hommes. J’ai envie que les gens qui commettent des erreurs puissent les corriger ou être punis pour ces erreurs, mais on n’a pas à reproduire ce que les oppresseurs nous ont fait subir. J’essaye simplement de continuer sur cette ligne directrice qui est pour moi leadée par l’idée de l’humanité et de l’amour tout simplement.

Ton regard sur… l’industrie cosmétique : quels sont tes points d’étonnements ou de révolte ? qu’est-ce qui devrait bouger selon toi ?

Je ne sais pas si j’arriverais à dire que je suis « révoltée » par l’industrie cosmétique, mais je trouve qu’on s’ennuie un peu en fait. On met beaucoup d’argent dans la recherche pour avoir des meilleures textures, des jolies couleurs, des produits super innovants, pour avoir une comm efficace… mais je trouve que souvent les campagnes sont ennuyeuses et se ressemblent beaucoup.

Je n’ai pas envie de mettre toutes les marques dans le même sac. De façon générale je trouve qu’on montre une façon de poser le make-up sur un visage qui est extrêmement conventionnelle alors qu’en fait il y aurait plein de choses à faire. Je trouve ça extrêmement sage.

Je ne dis pas que toutes les marques devraient être exubérantes parce qu’il y a tout type de personnalités, de consommateurs et de consommatrices, mais j’aimerais voir une industrie un peu plus folle, plus inclusive aussi, même si ça se fait de plus en plus.

Quand je parle d’inclusion, je ne parle pas seulement d’inclusion de femmes différentes, ça c’est déjà en train de se faire, de couleurs différentes, de morphologies… je parle aussi du maquillage masculin. J’ai du mal à comprendre pourquoi il y a un si grand frein aujourd’hui à montrer du maquillage sur les hommes et à pousser les hommes aussi à s’amuser avec du maquillage.

Ton regard sur… le mascara (ou le maquillage en général) : ça t’évoque quoi ?

Pour moi le maquillage c’est une façon d’habiller nos humeurs. En tant que styliste je trouve justement que ça complète totalement le look et que ça prolonge notre identité et ça nous permet de changer, d’être mouvant et fluide dans notre identité au gré des nos envies. Je trouve ça génial.

Je dis souvent que la vie devrait être une grande fête déguisée et je pense que les cosmétiques y sont pour beaucoup, ou pourraient y être pour beaucoup. Quelque part pour moi, comme pour les vêtements, le maquillage est autant un moyen d’expression, un moyen de dire ce qu’on a envie de dire sans devoir même ouvrir la bouche, autant qu'une sorte de tampon ou d’armure vers le monde extérieur, comme un cocon de protection, pour pouvoir porter l’attention de l’autre là où on a envie de la porter, les jours où on n’a pas forcément envie que les gens nous voient directement à l’intérieur.

Et pour conclure : ALL TIGERS a 2 mascaras, une version volume « IMPOSE YOUR VISION », une version longueur « EXPRESS YOUR VIEWS », tu choisirais lequel ? Pourquoi ?

D'instinct, je choisirais plutôt EXPRESS YOUR VIEWS, car je ne cherche à imposer ma vision à personne. J'offre ma vision et les gens prennent ou ne prennent pas, mais en tout cas je ne suis pas de tempérament à imposer. Cela sera la version longueur pour moi ! 

Merci Thérèse !

> Retrouvez aussi l'interview de Kelly Massol, fondatrice de Secrets de Loly

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