[IMPOSE YOUR VISION] Son regard transforme des lignes de force en paysages imaginaires. Dans le prolongement d'un beau parcours comme directrice artistique, Solène Tartivelle a donné corps à sa passion pour devenir artiste peintre. Rencontre avec une Tiger résolument libre.
Tu te présentes ?
Je suis artiste-peintre et directrice artistique, spécialisée en scénographie magasin des marques de luxe. Et ces deux activités sont complémentaires dans ma recherche de l’émotion esthétique, de ce moment de poésie qui nous extrait de notre quotidien pour accéder au rêve. Je vis et je travaille à Milan, après quelques années en Suisse, à New York et à Paris.
Le regard d’une femme sur le monde, ça change quoi ?
Un regard de femme, c’est sans doute plus de douceur, d’altruisme, de
compréhension, de patience mais aussi plus de pragmatisme. Sans tomber dans les clichés, une femme va peut-être plus souvent penser à sa « famille », réelle ou de cœur, pour la soutenir, la protéger, la divertir ou la développer. Les notions de « bien commun » et de solidarité sont peut-être aussi mieux compris et donc mis en pratique par les femmes.
Mais c’est un vaste sujet dont on pourrait discuter et débattre pendant des heures ! Et avec des hommes aussi bien sûr, pour un droit de
réponse et pour que les choses avancent.
Et dans le monde de l'art, qu’est-ce que le regard d'une femme vient apporter ?
Le monde de l’art a longtemps été très masculin : il est heureusement en mutation. Les femmes sont de plus en plus visibles et valorisées. J’aimerais rendre hommage au travail de Camille Morineau par exemple, historienne d’art et cofondatrice d’Aware, une association qui met les artistes femmes en lumière (@awarewomenart). Elle a monté une des premières expos « féminines », elles@centrepompidou, en 2011, mettant à l’honneur les artistes femmes des collections du Musée national d’art moderne. C’était il y a une dizaine d'années seulement.
Je citerais aussi l’excellent Femmes d’Art, le média des femmes qui font le monde de l’art, de la journaliste Marie-Stéphanie Servos (@femmesdart_). Elle propose un podcast, un magazine et désormais un livre (« Femmes d’art » aux éditions Leduc), autant d’occasions passionnantes de découvrir le travail remarquable d’artistes femmes et d’actrices du monde de l’art.
Je rêve du jour où on ne parlera plus d’artistes femmes - l’équivalent anglo-saxon étant « female artist » - mais juste d’artiste, sans genrer le créateur d’une œuvre qui elle, ne l’est pas. Il faut y travailler chaque jour, pour être visible et participer au grand dialogue créatif et artistique, à égalité avec les hommes.
Comment faire naître cette égalité ?
Cela passe par une affirmation de soi, une confiance. Les femmes ont malheureusement tendance à s’effacer, encore de nos jours. On laisse passer une occasion de partager une bonne idée en réunion, on accepte de se faire couper la parole dans ladite réunion. On ne se porte pas volontaire pour la mission très exigeante mais qui va être un booster pour la carrière. Dans l’art, c’est parfois pareil, les femmes doutent, n’osent pas, alors qu’un homme va moins se remettre en question, l’ego venant parfois (souvent ?) au secours d’un talent moindre. Et c’est là que la beauté intervient, la confiance donnée par l’apparence.
J'ai envie de te demander comment le maquillage, les produits de beauté, jouent un rôle là-dedans...
Se sentir belle, c’est être plus confiante en soi et en ses capacités. Et mettre du rouge à lèvres écarlate, loin d’être futile ou anodin, c’est un geste d’affirmation de soi, une façon de signaler sa présence et de prendre symboliquement le pouvoir.
Ton regard sur... la cause des femmes : qu'est-ce qui doit encore bouger ?
Mon moteur, c’est la liberté. Elle guide ma vie et mes décisions. Et c’est la liberté sous tous ses aspects, qu’il faut explorer pour que la cause des femmes avance. La liberté financière de la femme par exemple est fondamentale mais on en parle très peu. L’écart des salaires est complètement injustifié et conduit parfois à des absurdités, sous couvert d’émancipation féminine en plus. Par exemple, pourquoi payer les charges et frais du couple à 50/50 alors que le conjoint gagne en général (beaucoup) plus ?
Les femmes acceptent aussi plus facilement les temps partiels ou une interruption d’activité de plusieurs années, ce qui a un impact direct sur la
carrière, le salaire et la retraite. Quand il y a liberté financière, il y a liberté tout court, liberté de voyager, liberté de continuer à apprendre mais aussi liberté de quitter un compagnon abusif, liberté d’élever ses enfants comme on le souhaite etc…
Quelles sont les autres dimensions de la liberté ?
La liberté de décider de sa vie, de choisir qui on veut être et travailler à atteindre cet objectif est aussi un sujet majeur. J’aimerais que la société admette et valorise l’ambition des femmes. C’est un désir très positif en fait que de vouloir progresser et de se challenger. Et la femme ambitieuse ne devrait pas être stigmatisée, quand son équivalent masculin est parfaitement admis.
Et dans un registre plus light mais pas si anodin, la liberté voire même le droit de s’habiller comme on veut, quel que soit l’âge, la morphologie, le lieu ou l’heure. L’apparence, les choix vestimentaires ne doivent pas conditionner le respect. Porter une robe, même courte, et se promener sereinement sans remarque sexiste, bruits divers ou regards désapprobateurs (des autres femmes !)... ce n’est pas encore partout le cas. Assumer et affirmer son corps, ses choix vestimentaires, se sentir belle et forte, cela devrait être un droit inaliénable.
Comment l’industrie cosmétique doit changer pour accompagner ce mouvement ?
L’industrie cosmétique a une grande responsabilité sur plusieurs plans.
Premièrement, pour la santé, il est important d’utiliser le moins d’ingrédients nocifs possible et de clairement communiquer les compositions et les risques possibles. Ces produits étant en contact avec la peau, les yeux, les muqueuses quotidiennement, c’est un travail fondamental indispensable.
Deuxièmement, les campagnes de communication influent sur l’image de soi. Les professionnels doivent donner du rêve, des modèles aspirationnels sans promouvoir des standards irréalistes voire irréels... Certains filtres transforment littéralement le physique d’une personne jusqu’à la rendre méconnaissable ! C’est une tendance forte sur les réseaux sociaux et je pense que c’est une responsabilité des professionnels de l’industrie cosmétique de ne pas s’y engouffrer.
Les femmes doivent se sentir sublimées, pas confrontées sans cesse à une perfection factice. Et c’est d’autant plus important si la marque s’adresse à un public jeune, pour qui identité, image et estime de soi sont intimement liées.
On parle de regard des femmes, c'est quoi ton regard sur... le mascara et le maquillage ?
Le maquillage est pour moi, la possibilité de se sublimer. C’est un acte d’affirmation de soi qui est aussi très ludique. On peut se créer un look « signature », on peut jouer avec les tendances, explorer de nouveaux produits, de nouvelles marques, de nouvelles couleurs. C’est là aussi un espace de grande liberté. Et on peut pousser la démarche et développer sa fibre artistique, sur soi et/ou sur d’autres. Le titre de « make-up artist » me semble approprié car certains looks sont parfois vraiment un travail d’artiste.
Si tu devais choisir l'un des mascaras ALL TIGERS, tu choisirais lequel ?
Le mascara longueur EXPRESS YOUR VIEWS sans hésiter. Je suis obsédée par la longueur des cils car cela transforme vraiment le regard, le rendant plus beau et surtout plus expressif.
Merci Solène !
> Retrouvez aussi l'interview de Kelly Massol, fondatrice de Secrets de Loly
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